moirer

moirer

moirer [ mware ] v. tr. <conjug. : 1>
mohérer 1765; de moire
1Techn. Traiter (une étoffe) par moirage. Moirer de la soie au cylindre, à la calandre ( calandrer) . Par ext. Moirer du papier.
2Littér. Rendre chatoyant. « Un soleil étincelant moirait la mer de rubans de feu » (Lamartine).

moirer verbe transitif Donner un aspect moiré aux étoffes ou aux métaux. Littéraire. Donner des reflets chatoyants.

moirer
v. tr. TECH Donner à (une étoffe) des reflets chatoyants en la comprimant à chaud.
|| Fig., litt. Le soleil moirait la surface des eaux.

⇒MOIRER, verbe trans.
A. — Donner à une étoffe l'apprêt de la moire. Moirer des rubans, des popelines (Ac. 1935).
B.P. anal.
1. Littér. Donner l'aspect ondé, changeant de la moire.
a) Qqc.1 moire qqc.2 Un bouillon couleur d'acajou, moiré à sa surface d'ondes mordorées (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.93). Un acrobate, nudité brillantée et moirée par place de lumière électrique et de sueur (LORRAIN, Phocas, 1901, p.34). Je le quitte pour refaire à mes yeux le cerne bleuâtre qui les veloute et les moire (COLETTE, Vagab., 1910, p.216):
♦ ... leur nom [de ces poissons] signifie fleur, et ils le justifiaient par leurs couleurs chatoyantes, leurs nuances comprises dans la gamme du rouge depuis la pâleur du rose jusqu'à l'éclat du rubis, et les fugitifs reflets qui moiraient leur nageoire dorsale.
VERNE, Vingt mille lieues, t.2, 1870, p.68.
P. métaph. V. asexué ex. 3.
Emploi pronom. passif. Son poil [d'une chatte] acquérait un lustre qui n'appartenait qu'à cette heure, se moirait aux reflets pourprés du feu (ARNOUX, Chiffre, 1926, p.99). Merveilleuse alchimie d'eaux, de rayons, de buées, où s'évaporaient les collines, où se moiraient les courants (LA VARENDE, Souverain seigneur, 1953, p.43).
b) Qqc.1 moire qqc.2 de qqc.3 Les flambeaux de cire, dont les reflets moiraient de rouge et de jaune les rideaux (BERTRAND, Gaspard, 1841, p.213). Les jolis airs (...) dont le mouvement, enlevant et vif, moire d'un frisson de réveil le satin des belles épaules (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p.160). Avec une petite pluie de fin septembre (...) Juste assez pour moirer l'asphalte de reflets, mouiller les toits, lustrer les arbres (CARCO, Nost. Paris, 1941, p.14).
Emploi pronom. passif. V. aubépine ex. 4.
2. TECHNOL. Donner à certains métaux une apparence analogue à celle de la moire. On moire aussi le fer-blanc étamé, en versant dessus de l'acide chlorhydrique, de manière à enlever la superficie granuleuse de l'étain, et à mettre à nu la couche cristallisée qui adhère au fer (HAVARD t.3 1889).
Prononc. et Orth.:[], (il) moire []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1765 mohérer «traiter (un tissu) pour lui donner des reflets ondoyants» (SAVARY DES BRUSLONS, Dict. universel de comm., V, 767 ds BONN.); cf. aussi moërer une étoffe (Encyclop. t.10 1765, p.608); 2. 1836 «donner des reflets ondoyants (à quelque chose)» (GOZLAN, Notaire, p.195). Dér. de moire; dés. -er. Fréq. abs. littér.:20.
DÉR. 1. Moirage, subst. masc. a) Action de moirer une étoffe; résultat de cette action. Le moirage est produit par le passage du tissu plié en deux entre des cylindres chauffés très rapprochés. Le tissu est plus ou moins frotté, ce qui produit des zones plus ou moins brillantes (BLANQUET, Technol. mét. habill., 1948, p.117). b) P. anal., technol. Action de moirer un métal, un papier; résultat de cette action. Le moirage du fer-blanc s'obtient en décapant la feuille à moirer dans un bain d'acide azotique. (...) il en résulte sur la surface du fer-blanc des sortes d'arborescences du plus bel effet (Nouv. Lar. ill.). []. 1res attest. a) 1763 «reflets ondoyants qui résultent du passage à la calandre» (P. J. MACQUER, Art de la teinture en soie, p.10), b) 1765 «action, activité par laquelle on moire les tissus» (Encyclop. t.10, p.610, col. b); de moirer, suff. -age. 2. Moireur, subst. masc., technol. Ouvrier qui moire les étoffes, les métaux, le papier. (Dict. XIXe et XXe s.). []. 1re attest. 1829 (BOISTE); de moirer, suff. -eur2.

moirer [mwaʀe] v. tr.
ÉTYM. 1765, mohérer, Savary; de moire.
1 Techn. Traiter (une étoffe) par l'apprêt du moirage, couvrir d'ondes, de reflets semblables à ceux de la moire. Apprêter, tabiser. || Moirer de la soie, au cylindre, à la calandre ( Calandrer). || Moirer des rubans. Moirage, moire (2.).
2 Fig., littér. Rendre chatoyant. ( Moire, 3.).
1 Un soleil étincelant moirait la mer de rubans de feu et se réverbérait sur les maisons blanches d'une côte inconnue.
Lamartine, Graziella, Épisode I.
2 Devant nous, la Méditerranée n'avait pas un frisson sur toute sa surface qu'une grande lune calme moirait.
Maupassant, Contes de la Bécasse, « La peur ».
——————
se moirer v. pron.
(Passif). || Étoffe qui se moire facilement.(Réfl.). Figuré :
3 (…) elle passait et repassait devant ma fenêtre comme un paon qui se moire au soleil sur le toit (…)
Lamartine, Graziella, III, XV.
DÉR. Moirage, moireur, moirure.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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